CRISE DU LAIT La charte de la dernière chance
La FNPL proposera mi-janvier aux transformateurs et aux distributeurs une charte de valeur qui isolerait les PGC France de la volatilité.
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La crise laitière est bien installée. Aucun indicateur économique ne permet d'entrevoir une amélioration pour le début 2016 et l'autisme de Bruxelles ne laisse espérer aucune gestion politique du marché européen.
Seul espoir pour les éleveurs : sanctuariser le marché des PGC, qui valorise environ 55 % de la collecte nationale, et ainsi préserver ces volumes de la volatilité. L'exercice a été tenté en juillet dernier sous l'égide du ministère de l'Agriculture avec un demi-succès. La filière s'était engagée à revaloriser certains produits MDD et premiers prix. Les distributeurs auraient ainsi concédé 320 M€, mais le retour aux producteurs n'aurait été que de 120 M€. Insuffisant.
Alors, la FNPL entend prendre les choses en main en proposant à tous les industriels et GMS une « charte de valeur », à savoir un engagement de chacun à valoriser les PGC France sur la base d'un prix du lait à 340 €, jugé équitable. Cette charte, qui sera présentée le 15 janvier, reprendra en fait les recommandations du médiateur qui, en octobre dernier, proposait déjà d'élargir les engagements de juillet à l'ensemble des MDD et premiers prix, de maintenir les tarifs 2015 sur les marques et d'impliquer la restauration hors foyer.
Transparence exigée
Toujours selon la FNPL, les distributeurs auraient donné un accord de principe. Rappelons qu'ils s'engageraient alors à des négociations douces avec les entreprises et à ne pas importer les PGC équivalents, forcément moins chers hors Hexagone. « Ce sera à condition qu'il y ait davantage de transparence qu'en 2015 sur le retour aux producteurs », avertit la FNPL. Quant aux transformateurs, privés et coopératives, leurs fédérations auraient une écoute attentive sur ce projet. En étant optimiste, on peut imaginer que, d'un côté, c'est l'assurance de ne pas avoir d'éleveurs dans les magasins et, de l'autre, de se prémunir d'un massacre dans les box de négociation pour les tarifs 2016.
D.G.
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